les crises hydriques et la chute des Mamluks en Egypte
D’après l’ouvrage de Abdali Alfakir « l’Egypte
mamlûke face aux calamités naturelles 1250-1517 »
Mohamed Mouskite, chercheur en Histoire et patrimoine, Marrakech
L’eau, élément capital
dans la fondation des cités et des civilisations, joue des rôles primordiaux
dans l’apparition, l’expansion et l’effondrement des pays et civilisations. D’ailleurs,
les grandes civilisations sont apparues autour
des riches vallées où elles ont développés des techniques et des méthodes de
gestion très innovantes afin de gouverner et maintenir la gouvernance de l’or bleue.
Cependant, la chute des souverainetés est tellement liée à la succession des
années de rareté hydriques sévères dont les autorités s’y sont trouvées inaptes
d’exercer le pouvoir. Les Mamluks, en Egypte des siècles 13-16, illustrent la relation solide entre les
changements hydriques et les transformations politique des dynasties
Le recours
à la prière est un procédé de premier rang que les autorités politiques
utilisent en temps des grandes sécheresses. En 1420, la crue de Nil connut du retard,
le sultan, les cadis, les religieux et le peuple sortirent de la ville pour
faire la prière « istiska » afin d’obtenir l’eau, le
sultan fit la prière en versant les larmes, le surlendemain retour du sultan au
Cair, le Nil augmente de 12 doigts et continua à croitre jusqu’il y eut
« al waf ». Or, la réussite cette de cette méthodes ne réussit pas toujours.
Alors, les interventions des sultans Mamluks étaient souvent :
-
L’apport
des grains stockés en Syrie
-
La
fixation des prix désignation d’un homme sage dans le poste d’almohtassib. Mais tous ces actes restaient inefficaces.
Une crue insuffisante du Nil interdisait les labours et les
semailles, et le recours à la nappe
phréatique était inutile, puisque son niveau est lié aux crues du Nil. L’année
devenait grave et dure à cause de la
mauvaise crue comme c’était le cas en 1427 ; les semailles n’ont pas pu se
faire et les sauterelles venaient manger le peu de récolte.
En
1441, année de grande cherté à cause des inondations, les militaires sans tenir
compte des difficultés financières de l’état réclamaient une augmentation de
leur salaire.
Les
calamités très répandues en Egypte durant la moitié du 15 éme siècle
privaient les mamluk de leurs cadres administratifs et l’armée
Le
rôle des Kashifs tendit à devenir primordial dans les campagnes ,ils
devaient contrôler l’entretien des canaux d’irrigation et des digues élément
fondamental d’une agriculture très productive ,protéger les collecteurs
d’impôt, empêcher les abus des émirs et interdire les invations des bédouins
dans les territoires des sédentaires.
Pendant
le 15 siècle, la vie politique s’organise de plus en plus sur des bases locales
ou régionales et plusieurs tribus se révoltaient (hwara, les bédouins..) :
les mamluks contrôlaient de moins en moins l’Egypte.
On peut dire que les inondations,
les sécheresses et la pollution de l’eau
du Nil ont détruit l’économie de l’Egypte Mamluk et secondé aux changements de
l’organisation politique interne et la chute des mamluks.
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