La thèse de Mouskite Mohamed
s’inscrit dans le domaine de l’histoire environnementale et économique. Elle traite le temps du Protectorat en tant qu’une phase très importante dans
l’histoire nationale et locale, au niveau de l’élaboration des politiques
hydrauliques et agricoles, et au niveau de la « modernisation » des
instances, les lois et les outils de travail. L'auteur analyse, donc, la corrélation
entre l’évolution des aléas climatiques- productifs, notamment hydriques et
agricoles, d’une part, et les interventions des autorités du Protectorat
qualifiées souvent de modernes (techniques- législatifs et administratifs…)
d’autre part. Alors, le Protectorat a –il mit en œuvre un modèle de la gestion
hydro-agricole prédéfini, comme résultats de l’expérience coloniale, soit dans
d’autres régions au Maroc ou ailleurs ? Et quels sont les effets et
l’attitude des Soussis envers la modernisation hydro-agricole?
Le travail se focalise sur les
archives (BNRM- Bibliothèque Hassania- Direction des documents royaux- Centre
Diplomatique de Nantes – les Archives du Maroc-
ORMVAH, documents familiaux…) et les entretiens ainsi que les enquêtes
sur le terrain. La documentation est en formes très diverses: des monographies,
Dahirs, rapports des ingénieurs et les agents d’autorité, bulletins, cartes,
contrats, etc.
En utilisant une approche interdisciplinaire et la corrélation entre le macro et micro histoire, la thèse se compose de trois parties de neuf chapitres, constitue de 447 pages. Elle suit, au début, l’évolution de la situation hydraulique et agricole depuis la seconde moitié du XIX siècle jusqu’à 1913, pour mettre en liaison la vulnérabilité climatique et l’occupation française. La deuxième partie, traite l’élaboration d’une politique hydraulique et agricole conservatrice au niveau de Souss, notamment la plaine de Tiznit (1914-1937), et la dernière partie analyse l’essai de la modernisation et ses effets entre 1938-1956.